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MALTRAITANCE, VIOLENCES
MALTRAITANCE, VIOLENCES
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Maltraitance : dépistage et conduite
à tenir aux urgences
Objectifs
Savoir dé�nir la maltraitance.
Connaître les conséquences de la maltraitance.
Savoir protéger en signalant.
Identi�er les personnes vulnérables.
Définition
•
La maltraitance est une situation pathologique dans laquelle une per-
sonne ou un groupe de personnes inflige de mauvais traitements à une
autre personne, pouvant conduire à son décès ou être à l’origine de pré-
judices physiques, psychiques ou socio-économiques. Elle se distingue
des autres formes de violences par la relation de dépendance qui unit la
personne maltraitée et la personne maltraitante. Cette relation, censée
être bénéfique, devient alors nuisible à autrui.
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•
Les maltraitants peuvent être des membres de la famille, des proches ou
des soignants dans des institutions.
Mécanismes essentiels :
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les abus (violences physiques, sexuelles) ;
les actes de violence psychologique (menace, harcèlement) ;
les privations financières ;
les négligences par omission ou privation des besoins de la vie quoti-
dienne.
Les urgences sont un lieu de soins et de repérage des personnes
maltraitées, notamment des personnes âgées. Les personnes
vulnérables sont les patients handicapés physiques et/ou mentaux,
les personnes âgées, les femmes enceintes, les enfants.
Les circonstances d’accueil de victimes de maltraitances sont
multiples voire quotidiennes dans tout service d’urgence.
Signes
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La présentation clinique est très variable :
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grave, où la prise en charge médicale immédiate est prioritaire ;
peu grave, le plus souvent.
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Maltraitance : dépistage et conduite
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Tous âges confondus, les motifs de passage le plus souvent repérés
sont :
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les traumatismes ;
les chutes à répétition ;
les symptômes somatiques ;
les troubles du sommeil ;
l’anxiété ;
les syndromes dépressifs ;
et, notamment pour les personnes âgées, la déshydratation.
En faisant déshabiller, ou en aidant le patient, il est possible de repérer
des traces de violence plus ou moins anciennes, et de lui en demander
les causes. Mais, pour cela, il faut instaurer un climat de confiance avec
celui-ci.
Le tableau clinique est vaste, notamment chez les personnes âgées particu-
lièrement nombreuses aux urgences et comme victimes de maltraitance.
L’in�rmière doit immédiatement être attentive aux :
•
Violences physiques : Coups, gifles, bousculades, fractures, chutes provo-
quées, entraves à la liberté…
Violences psychologiques : Chantage, injures, harcèlement, paroles bles-
santes, humiliations, menace de placement, infantilisation…
Négligences actives : Enfermer la personne dans sa chambre, privation de
nourriture et/ou de soins nécessaires…
Négligences passives : Oublier de fournir l’aide nécessaire à la toilette, Ã
la prise des repas, ne plus se soucier de l’image de la personne…
Violences médicamenteuses : Excès de médicaments ou, a contrario, refus
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de fournir les médicaments, les soins ou le matériel nécessaires au bien-
être de la personne (lunettes, prothèses…).
Premiers gestes – Questions au patient
La prise en charge d’une victime de maltraitance commence par
l’identi�cation de signes d’alerte, la personne venant presque
toujours consulter pour un autre motif !
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Les différents signes d’alerte concernant le patient sont :
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l’incurie (manque de soins) ;
l’anxiété ;
l’agitation ;
la réaction de défense ;
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la quête affective ;
l’indifférence aux soins ;
la fuite du regard.
Les différents signes d’alerte concernant la famille sont :
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l’agressivité ;
l’état d’ivresse ;
le refus de laisser la personne seule avec les soignants ;
l’agitation ;
le chantage ;
le refus d’une admission ou, au contraire, l’insistance d’une admission
non justifiée.
•
Observer le comportement de la famille vis-Ã -vis du patient :
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la dévalorisation ;
l’humiliation ;
l’indifférence active ;
l’attitude de rejet ;
la violence physique ou verbale.
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Premiers gestes
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La prise en charge des personnes âgées pose des problèmes particu-
liers :
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le mélange des pathologies, rendant difficile le repérage de mal-
traitance ;
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les démences ;
les sentiments de honte et de culpabilité ;
la peur des représailles.
On doit rassurer la personne maltraitée par :
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le comportement : ne jamais faire de gestes brusques pouvant être
interprétés comme menaçants ;
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la parole : parler sur un ton calme et rassurant ;
la mise en confiance : rassurer la personne et expliquer que le secret
professionnel est le garant de la confiance, mais toujours informer la
personne de la possibilité de signalement en fonction de son état.
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Maltraitance : dépistage et conduite
Prise en charge – Bilans, traitement
La personne maltraitée est en souffrance physique et/ou
psychologique. La prise en charge des soins physiques et de la
douleur est prioritaire.
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Bilans
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Le bilan général est particulièrement attentif. L’infirmière est attentive
aux signes généraux (poids, taille, déshydratation, dénutrition, pro-
preté, hygiène), qui sont consignés dans l’observation infirmière.
•
•
Les signes neurologiques sont attentivement recueillis. On note une
désorientation, une confusion, des signes de troubles mentaux, des
signes de déficit neurologique moteur (hémiplégie, séquelles, etc.).
Un bilan biologique est indispensable. Il comprend au minimum une
NFS (recherche d’une anémie carentielle, d’un syndrome infectieux), un
ionogramme sanguin (recherche d’une carence en protéines, signe de
dénutrition, d’une hyperkaliémie, d’une hyponatrémie, etc.), un dosage
de préalbumine (marqueur de la dénutrition).
•
•
Au mieux, pour le bilan lésionnel, une prise de photographies peut être
réalisée simultanément aux premiers soins indispensables pour la vic-
time.
Un bilan traumatique complet s’impose en parallèle pour mettre en
route un traitement approprié, si besoin à l’issue d’un bilan lésionnel
correct.
Des bilans complémentaires répétés étant souvent nécessaires,
ainsi que le traitement des carences (hydratation, nutrition,
troubles ioniques), il est indispensable de poser rapidement une
voie veineuse périphérique de bonne qualité.
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Entretien
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En parallèle des bilans, un entretien est indispensable. Les objectifs de
l’entretien sont :
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de favoriser l’expression des émotions ;
d’évaluer les conséquences psychologiques ;
d’évaluer la fragilité préexistante du sujet ;
d’évaluer le contexte familial ;
d’évaluer le contexte socio-économique.
En prenant en compte tous ces éléments, faire des propositions de prise
en charge possibles et adaptées.
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Maltraitance : dépistage et conduite
Surveillance – Évaluation
â?š
Orientation
Une hospitalisation est nécessaire :
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si l’état physique ou psychique est dégradé ;
•
si la mise à l’écart du maltraitant est nécessaire, particulièrement si le
sujet est âgé ou particulièrement vulnérable ;
•
si le retour à domicile ne peut se faire rapidement dans de bonnes con-
ditions, notamment pour les personnes vulnérables.
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Dispositions légales
•
La démarche infirmière est de veiller ensuite à ce que la victime de mal-
traitance, à l’issue des soins, dispose de tous les éléments nécessaires
pour déposer plainte.
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Le signalement des maltraitances est légalement possible pour les profes-
sionnels de santé si la personne est particulièrement vulnérable, en raison
de son âge ou de sa particulière vulnérabilité physique ou psychique.
L’infirmier(e) doit renseigner la victime sur les formalités utiles pour
déposer plainte ou doit contribuer à signaler les maltraitances, dans le
respect des conditions légales.
SIGNALEMENT
Le décret du 29 juillet 2004 relatif à la profession d’in�rmière inclut dans le
rôle in�rmier les obligations d’assurer le confort et la sécurité et le dépis-
tage et l’évaluation du risque de maltraitance.
L’article 226-14 du code pénal permet une dérogation au secret profession-
nel et donne l’autorisation de signalement par les professionnels de santé
des violences et maltraitances sur personnes particulièrement vulnérables,
en raison de leur âge ou d’une défaillance physique ou psychique.
Concernant les personnes vulnérables, les dispositions de l’article 223-6 du
code pénal permettent au médecin de s’affranchir de l’absence d’accord
d’une personne majeure, dès lors qu’elle est hors d’état de manifester sa
volonté et dans une situation de péril.
Concernant les majeurs non vulnérables, le signalement ne peut être fait
qu’avec son accord auprès du procureur de la République, et dans les con-
ditions prévues à l’alinéa 2 de l’article 226-14 du code pénal (dérogation
au secret professionnel).
Fiche 81, Victime de violences.
Fiche 82, Victime de violences conjugales.
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